Accélération du changement climatique

LES BIOÉNERGIES ACCÉLЀRENT LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

TOUT COMME LES ÉNERGIES FOSSILES, LA COMBUSTION DE BIOMASSE ET DE BIOCARBURANTS LIBÈRE DU CARBONE DANS L’ATMOSPHÈRE

Depuis la révolution industrielle, les civilisations humaines brûlent abondamment des combustibles fossiles, libérant des quantités sans précédent de carbone dans l’atmosphère. Cela augmente les températures globales à un rythme que la biodiversité ne peut supporter.

Le dérèglement climatique accroit la fréquence des catastrophes naturelles et la durée des conditions météorologiques extrêmes, avec des conséquences désastreuses pour les populations, la vie sauvage et les écosystèmes.3 Le consensus scientifique est formel : nous avons 10 ans pour rester sous 1.5 degré de réchauffement climatique, et nous devons atteindre la « neutralité carbone » pour 2050. Ce sont les impératifs pour conserver des conditions de vie décentes sur Terre.

A cette fin, les Etats membres de l’UE subventionnent les énergies renouvelables telles que le solaire, l’éolien et la géothermie. Le problème, c’est qu’ils subventionnent également la combustion de bois et de biocarburants, bien que ces énergies émettent d’énormes quantités de CO2, à l’instar des énergies fossiles. Leur exploitation dégrade et détruit forêts, tourbières et zones humides, alors que nous avons besoin de ces puits de carbone naturels pour lutter contre le changement climatique en absorbant le carbone présent dans l’atmosphère.

UNE QUESTION DE TEMPS

Pour chaque parcelle de forêt ou de terre que nous convertissons à la production de bioénergie, nous contractons une dette carbone qui mettra des décennies voire des siècles à être remboursée. S’il faut peu de temps pour couper et brûler un arbre, il faut des décennies ou des siècles à un nouvel arbre pour pousser et réabsorber le carbone émis.

Même si nous replantons tout ce que nous coupons (dans une optique de gestion durable des forêts), notre impact sur le changement climatique reste négatif lorsque nous brûlons ce bois. En effet, une forêt en bonne santé accumule et séquestre du carbone au fil du temps ; mais si nous brûlons chaque année l’équivalent de bois qui repousse, les forêts ne sont plus des puits carbones ; elles n’accumulent plus de carbone supplémentaire dans le temps.

Le rôle vital des forêts en tant que puits de carbone est pris en compte dans tous les modèles climatiques existants : les forêts ne sont pas censées être neutres en carbone – elles sont censées être négatives en carbone, c’est-à-dire, accumuler activement le carbone de l’atmosphère.

Brûler du bois émet encore plus de particules de CO2 par unité d’énergie produite que les combustibles fossiles : « Dans l’ensemble, pour chaque kilowattheure de chaleur ou d’électricité produit, l’utilisation initiale du bois est susceptible d’ajouter deux à trois fois plus de carbone dans l’air que l’utilisation de combustibles fossiles. » 4

Si les arbres finissent par repousser, cela prend du temps et jusqu’à ce que le nouvel arbre ait atteint l’âge du précédent, le carbone supplémentaire reste dans l’atmosphèreet contribue au changement climatique.

En 2021, plus de 500 scientifiques à travers le monde ont mis en garde l’Union Européenne : « Comme l’ont montré de nombreuses études, cette combustion du bois va accroître le réchauffement [climatique] pendant des décennies, voire des siècles. Cela reste vrai même lorsque le bois remplace le charbon, le pétrole ou le gaz naturel. » 4

Les forêts saines et les habitats naturels restent le moyen le plus efficace d’absorber le CO₂ de l’air. nous brûlons des arbres et de la biomasse pour produire de l’énergie, nous ne libérons pas seulement du carbone dans l’atmosphère comme le font les combustibles fossiles, nous perdons aussi de précieux alliés dans la crise climatique.

La demande de plus en plus grande pour les bioénergies diminue nos capacités d’endiguer les dérèglements climatiques : d’ici 2026, l’Union européenne aura perdu 11% de ses forêts « puits de carbone » par rapport à 2016-2018. 2

Les biocarburants, subsidiés eux aussi comme énergies « renouvelables », ne constituent pourtant pas la meilleure utilisation des terres d’un point de vue climatique. Une étude sur la consommation de biocarburants en Allemagne5 a montré qu’en faisant repousser de la végétation naturelle à la place des terres utilisées pour la production de ces biocarburants, la capacité de stockage du carbone augmenterait de 78 %. Plus d’informations sur notre page consacrée à l’utilisation des terres.

NOUS DEVONS PROTÉGER NOS FORÊTS ET HABITATS NATURELS POUR ENDIGUER LA CRISE CLIMATIQUE

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